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Alfredo Gomez-Muller - Printemps du Livre 2019

Alfredo GOMEZ-MULLER est professeur émérite d’Études Latino-américaines et de Philosophie à l’Université de Tours, et membre de l’équipe de recherche Théorie Politique Contemporaine (TEOPOCO, Universidad Nacional de Colombia, Bogotá). Il est par ailleurs membre de l’Université Populaire de Tours (UPT). Parmi ses ouvrages : Nihilisme et capitalisme ; Sartre, de la nausée à l’engagement ; Anarquismo y anarcosindicalismo en América latina ; Ethique, coexistence et sens ; Alteridad y ética desde el descubrimiento de América.






Le postcolonial en Amérique latine. Débats contemporains (dir.)
Éditions Kimé, collection « Le sens de l’histoire », Paris, 2016

Discipline : Études postcoloniales, philosophie, histoire, anthropologie

En Amérique latine comme ailleurs, la critique postcoloniale apparaît comme une condition pour le renouvellement des dialogues interculturels orientés vers la construction d’une modernité alternative, ou d’une vraie postmodernité, fondée sur une autre manière d’habiter la terre, moins dévastatrice pour la nature comme pour les humains.

Reprenant d’une manière inédite la perspective ouverte au XIXe siècle par des auteurs comme José Carlos Mariátegui, Alberto Flores Galindo, Pablo González Casanova ou René Zavaleta, les études postcoloniales latino-américaines contribuent à la critique d’un modèle culturel, social et politique fondé sur le clivage traditionnel entre la « civilisation » et la « barbarie ». Articulée initialement par un versant de la modernité européenne qui trouvera au XVIIe siècle une forme systématique dans l’anthropologie des Lumières (M. Duchet), cette dichotomie a été au départ la matrice idéologique de la domination coloniale européenne, et,  plus tard, de celle des nouvelles élites « républicaines » attelées à la tâche de construire l’unité sociale et politique sur la base du modèle européen de l’État-nation.