⇒ JOURNÉE D’ÉTUDE : Musiques arabes et orientales en France espaces, lieux, publics
⇒ CONCERT Tarab : Musique et émotions en partage, de la Méditerranée à la Touraine
Renseignements :
talia.bachir-loopuyt@univ-tours.fr
JOURNÉE D’ÉTUDE :
Ecole Polytech
Département Aménagement et Environnement (DAE)
Cette journée d’étude interroge la présence de répertoires et pratiques musicales du Maghreb, du Proche-Orient et de l’ancien Empire Ottoman dans l’espace culturel français depuis les années 1980. L'horizon est large, englobant des démarches de création qui ont pu émerger sur diverses scènes (musiques du monde, musique ancienne, musique contemporaine, jazz, musiques actuelles…), des dynamiques d'institutionnalisation amorcées dans différents secteurs (conservatoires, musées, réseaux diplomatiques, municipalités…) aussi bien que des pratiques existant en marge de ces institutions, dans les associations diasporiques, les lieux de culte ou des réseaux militants. Le fait de porter l’attention à des genres et répertoires multiples, désignés par des appellations mouvantes (musiques « arabes », « orientales », de « l'aire du maqam », de la « civilisation islamique ») et appréhendés selon des échelles et critères variables (du Maghreb ou du Proche-Orient ; d’Algérie, de Kabylie, d’Oran ; arabes, berbères ; musulmanes, juives etc. ) permettra de faire apparaître des phénomènes de différenciation aussi bien que de contacts au sein de ce que l’on peut appeler, en reprenant une expression de Jocelyne Dakhlia, une « culture nébuleuse » : une « configuration mouvante », qui « doit être traitée comme telle par le chercheur, avec ses modalités d'inclusions et de déplacements, ses variations d'échelles.
CONCERT :
Salle Ockeghem
Trio Neva
musique turco-ottomane
et
Tarab Menara
chants arabes, du Maroc à la Syrie
Le terme tarab, dans le monde arabe et l’aire de la civilisation islamique, désigne l’émotion résultant de l’écoute de la musique, parfois combinée à la danse, et l’état de communion qu’elle engendre entre interprètes et auditeurs. Selon les contextes et moments, l’accent sera mis sur l’art mélodique (makam en Turquie, maqam dans le Proche-Orient arabe, ţubūˁ au Maghreb, maqôm, mugham ailleurs), sur les finesses du chant et de l’art poétique, sur les subtilités rythmiques et aussi et toujours, sur des raisons autres que musicales – religieuses, spirituelles, politiques, sociales. Du côté des auditoires, le tarab se traduira par des réactions à la fois codifiées et spontanées manifestant l’effet de la musique sur les corps et les âmes. Ces interactions manifestent la participation à une « intimité sociale » (Michael Herzfeld), elles contribuent à fédérer des communautés culturelles, des collectifs d’appartenance ou de conviction. Lorsque ces répertoires dépassent le cadre de ces groupes et parviennent aux oreilles d’autres publics, l’émotion se trouve mise en partage selon des modalités nouvelles : par exemple dans le cadre d’un concert.