Journée d'étude - Internet et le pouvoir
Présentation
Cette journée, organisée par le département de philosophie le 28 janvier 2014, a abordé d'une manière interderdisciplinaire les implications d'internet sur le pouvoir. Internet n'est pas nécessairement un instrument neutre mais peut contribuer à transformer les rapports des hommes entre eux, ce qu'ils produisent, diffusent, consomment et, plus généralement échangent. Ce sujet concerne tous ceux qui s'intéressent aux enjeux d'internet sur la vie socio-politique.
La journée a été enregistrée et est visionnable par communication.
Problématique
Montesquieu voyait dans le développement du commerce une source d'émancipation des personnes contre l'autorité notamment en tant que, pour s'opérer, cette pratique force les individus à respecter les règles nécessaires à la confiance entre les partenaires mais aussi parce que, portant sur des biens mobiliers, elle échappe aux frontières territoriales et à l'autorité des Etats. C'est ce qu'il appelait le "doux commerce" au Livre XX de l'Esprit des lois en pensant à la liberté et à la douceurs qui régnaient dans les Provinces-Unies.
On peut se demander si le numérique n'ouvre pas un nouvel acte du "doux commerce". Mais, ce serait trop simple de décalquer une époque sur l'autre. De nouveaux problèmes et enjeux apparaissent, en effet, avec le numérique. La fluidité des données est telle qu'elle échappe certes encore plus aux Etats mais au lieu de renforcer les relations de respect et confiance, rend la protection des personnes (en termes de privacy, de respect de la propriété intellectuelle) très labile. En même temps de nouvelles relations normatives (concernant l'appropriation des biens et le partage des informations à un niveau international) se créent et le rapport à la démocratie et à l'Etat-nation peut bien se retrouver également complètement reconfiguré.
Ce sont ces questions qu'il s'agira de traiter sous plusieurs angles : le journalisme numérique (croudsourcing, journalisme citoyen, nouvelles pratiques de production et de diffusion de l'information); la propriété intellectuelle et l'accès aux ressources; les frontières aux prises avec un réseau sans frontières apparentes; l'art numérique (les nouvelles formes communautaires de production et de partage des oeuvres, la question du statut de l'artiste créateur dans ce cadre); la privacy et les menaces que la labilité des données fait peser sur l'usager du réseau.
On peut se demander si le numérique n'ouvre pas un nouvel acte du "doux commerce". Mais, ce serait trop simple de décalquer une époque sur l'autre. De nouveaux problèmes et enjeux apparaissent, en effet, avec le numérique. La fluidité des données est telle qu'elle échappe certes encore plus aux Etats mais au lieu de renforcer les relations de respect et confiance, rend la protection des personnes (en termes de privacy, de respect de la propriété intellectuelle) très labile. En même temps de nouvelles relations normatives (concernant l'appropriation des biens et le partage des informations à un niveau international) se créent et le rapport à la démocratie et à l'Etat-nation peut bien se retrouver également complètement reconfiguré.
Ce sont ces questions qu'il s'agira de traiter sous plusieurs angles : le journalisme numérique (croudsourcing, journalisme citoyen, nouvelles pratiques de production et de diffusion de l'information); la propriété intellectuelle et l'accès aux ressources; les frontières aux prises avec un réseau sans frontières apparentes; l'art numérique (les nouvelles formes communautaires de production et de partage des oeuvres, la question du statut de l'artiste créateur dans ce cadre); la privacy et les menaces que la labilité des données fait peser sur l'usager du réseau.
Programme
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